nouvelles sylvaines

voici un des textes que j'écris quand je m'em...

Les premiers rayons du soleil n’allaient pas tarder à poindre.
La forêt en ce premier jour d’automne était magnifique, presque irréelle, même pour quelqu'un qui, comme Altae, n’avait vécu qu’en son sein.
Orion allait commencer à regagner des forces et le tout Athel Loren s’en ressentait.
Mais il y avait une tache de poix au milieu de ce tableau idyllique :
C’était petit, grossier, et ça avait de la barbe.
Altae se chargerait de cette tache, il le jurait.
Cette racaille massacrait et brûlait la forêt sur son passage, ils n’étaient qu’une poignée, mais faisaient des dégâts comme cent hommes.
Le général de cette troupe de mécréants portait l’insulte jusqu’à exhiber son marteau de bataille, rendu incandescent grâce à quelque rune sournoise.
Une expression du plus pur dédain apparut sur le visage d’Altae tandis qu’il regardait ce triste et révoltant spectacle du haut de sa branche.
Il sortit son arc long, en testa rapidement la corde, puis prit une flèche qu’il installa et dont il ramena l’encoche près de son œil. Il la bloqua ensuite entre l’index et le majeur et leva sa main, à présent libre. Une dizaine de flèches se pointèrent à leur tour vers les nains, leurs propriétaires n’attendant qu’un signe d’Altae.
Ce dernier baissa lentement le bras, et quand il fut perpendiculaire à son corps ; onze sifflements se firent entendre à l’oreille pointue de l’elfe, bientôt suivis de plusieurs bruits sourds…
Les quelques nabots restants levèrent des yeux haineux vers la canopée, mais évidement, ils ne voyaient rien.
Altae entreprit de nettoyer la forêt des nains un par un ; à chaque fois préparant sa flèche avec la même rigueur, à chaque fois faisant le nécessaire pour que son ennemi le voie au dernier moment, lui laissant le loisir de contempler la terreur dans ses yeux.
Bientôt, il ne resta plus que le thane qui insultait les branches, faute de voir ses persécuteurs.
Remarquant que cela ne servait à rien, il commença à frapper les arbres alentour, comme ultime provocation et comme dernier espoir.
Le nain était si occupé qu’il ne remarqua pas les choses sortant des arbres.
Il ne remarqua pas non plus quand ces choses hérissées de branches se rapprochèrent de lui lentement, pas après pas.
Le thane s’arrêta de frapper, comme averti par l’aura de fureur et de malveillance émanant des dryades.
Il se retourna enfin et son marteau lui tomba des mains.
Altae rangea son arc et fit signe à ses compagnons de faire de même.
Il s’éloigna ensuite, sautant de branche en branche ; il n’y avait plus rien à craindre, les cris se faisaient déjà entendre…

n'hésitez pas à me dire ce que vous en penser !

Une petite suite...

En tombant, le marteau atterrit sur un tapis de feuilles sèches. Comme avertie par la souffrance de son propriétaire, la rune du marteau se mit à flamboyer de plus belle, et l'humus prit feu. Blessé mortellement, le thane tomba, mais ce fut un sourire que la mort figea. Le feu se répandait à grande vitesse, et déjà les dryades commençaient à souffrir de ce brasier ardent. Les feuillages qui quelques instants auparavant étaient d'un vert calme et paisible brillaient maintenant maintenant de tous les feux de l'enfer. Un arbre incandescent s'effondra, recouvrant les cadavres des nains. Une épaisse fumée noire commençait à recouvrir la forêt.
Les premiers rayons du soleil n’allaient pas tarder à poindre.
La forêt en ce premier jour d’automne était magnifique, presque irréelle, même pour quelqu'un qui, comme Altae, n’avait vécu qu’en son sein.
Orion allait commencer à regagner des forces et tout Athel Loren s’en ressentait.
Mais il y avait une tache de poix au milieu de ce tableau idyllique : la forêt brûlait.

Tout en images :

I.I t'es rien qu'un méchant, na
par décret ta suite n'est pas valable !

Ce serais parfait si tu n'avais pas posté dans la partie WH40k ^^

Je t'en supplie, réfléct à ce que tu fait, je suis fatigué de repasser après toi pour rectifier

je suis disturbant, que veut tu.
c'est pas ma faute.

pour votre plus grand plaisir, une autre histoire du même héros, gare à toi Inquisiteur Ivan !

Baldur ne pensait plus, un écran rouge voilait ses yeux ; il ne vivait plus que pour le massacre de tout être se présentant à portée de ses doigts difformes, au fil du temps devenus des griffes.
Il faisait balancer ses bras à la manière de faux, répandant la mort sur son passage.
Sa gueule béante recueillait les particules de sang en suspension, arrachées à la chair des pauvres ennemis du cannibale.
Il n’entendait pas les insultes de ses maître, peut-être y était-il habitué, peut-être était-il aussi trop abruti pour les comprendre.
Les ogres voyaient le carnage de Baldur comme une aide précieuse, mais jamais un seul d’entre eux ne reconnaîtrait du talent à une chose dépourvue de panse.
A cause de cette tare, Baldur avait été abandonné dès son plus jeune age et vécut dans une caverne avec quelques autres infortunés.
Un jour, un chasseur ogre était venu jusque dans son trou puant et les avait tous emmenés dans sa tribu ou ils subsistaient comme esclaves jusqu’à cette bataille.
Les ogres avaient attaqué à l’heure du repas de midi sous les conseils avisés des bouchers ;
Il n’y avait ainsi pas besoin de piocher dans les réserves de viande avariée : ce jour ; viande fraîche pour tout le monde !
Baldur voyait déjà la fin des lignes des pointus et il ressentit un semblant de tristesse.
Ses yeux, mal accommodés à la lumière du jour, n’avaient pas vu l’étrange arbre qui se mouvait non loin, mais quand il s’aperçut de sa présence, il était trop tard…
Le cannibale ressentit un énorme choc à la poitrine et fut soulevé du sol : l’homme arbre venait de l’empaler avec une des énormes branches qui lui servaient de bras.
Baldur se débattit un moment, mais ses idées perdirent leur peu de clarté quand une flèche vint se ficher au milieu de son front.
Une troupe hétéroclite de farfadets sortit alors des divers nœuds de l’arbre, trottina le long de son bras et entreprit de le libérer du corps de Baldur. Celui-ci laissa enfin retomber mollement ses bras et la vie le quitta.

Altae regardait ce triste spectacle depuis son poste de guet ; devant ses yeux, la forêt finissait et la guerre commençait (bien qu’en réalité elle touchât à sa fin).
L’espoir des ogres avait été de bien courte durée ; les renforts des esprits de la forêt étaient arrivés très vite.
A présent, les forces ennemies étaient enfoncées et la résistance était de moins en moins forte.
Le général adverse était néanmoins toujours en vie, les ogres n’admettraient pas la défaite tant que le tyran Forfantus le Gras ne rendait pas l’âme.

Altae plaça le capuchon de sa tunique sur sa tête, s’assura que la corde épaisse avait bien été arrimée à la balustrade, recula d’un pas, puis sauta.
Son saut de l’ange était parfaitement exécuté, Altae aimait sentir le vent fouetter son visage.
Le sol se rapprochait.
Les doigts d’Altae effleurèrent la longe, puis il la serra de plus en plus fort pour réduire sa vitesse ; il pouvait sentir la chaleur de la friction à travers ses gants de cuir.
Quand il fut assez près de la terre, l’elfe serra complètement la corde.
Ses jambes passèrent de nouveau sous sa tête et fléchirent légèrement au contact de l’herbe fraîche.
Altae dégaina ses deux épées incrustées d’émeraudes ; l’asrai, bien que faisant parti du clan des forestiers, ne négligeait pas le corps à corps pour autant.
Il ne savait pas exactement ou se situait le chef de guerre ogre et allait donc devoir chercher.
L’elfe aperçut un de ces monstres non loin et se précipita vers lui. Il trancha d’abord ses mains dans un double mouvement circulaire, prit appui sur sa plaque ventrale et enfonça une dague au plus profond de sa gorge.
Le corps massif de l’ogre s’effondra avant même que ses mains crasseuses n’aient touché le sol. Altae se mit tout de suite à l’affût d’une nouvelle victime.
Le dos d’une autre créature se présentait à lui, l’appelant presque !
Il trancha sa moelle épinière d’une attaque transversale.
Un bruit sourd s’en suivit et le cadavre de l’adorateur de la gueule fit se soulever un petit nuage de poussière.
Altae essuya sa lame sur le corps inanimé et grimpa dessus pour avoir un meilleur point de vue ; une tête sortait de la cohue, une tête énorme, casquée et affublée d’une ridicule moustache rousse.
Altae se précipita sur le tyran, fauchant indifféremment sur son passage gnoblars et ogres pour finalement arriver aux pieds du général.
Sa réputation n’était pas exagérée, cet ogre paraissait immense, son énorme masse ne faisait que conforter la terreur de ses ennemis, sauf un…
Altae bénéficiait aussi d’une excellente réputation.
Forfantus abattit sa masse en direction du seigneur elfique qui l’évita d’un petit pas de coté.
Il sourit en sentant l’air dégagé par la masse sur son visage.
D’un ample mouvement de bras, Altae entama le manche en bois de l’arme du tyran, ce dernier, furieux, la souleva et frappa horizontalement avec une force phénoménale.
Le forestier se baissa juste à temps pour éviter le coup ; l’ogre qui tentait de l’attaquer dans le dos n’eut pas cette chance. Son épaule fut totalement enfoncée mais il ne broncha pas.
Altae profita de l’occasion et acheva le malheureux d’un revers, lui tranchant la carotide.
Cette attaque hasardeuse finit par casser le manche de la masse.
Déconcerté, le gros ogre jeta le reste de son arme sur l’elfe sylvain qui le reçut en pleine poitrine.
Encadrant ce duel de titans, une ribambelle de dryades s’acharnait sur une poignée de ventres durs, et prenait un net avantage.
Ainsi écroulé par terre, Altae aurait aimé être une dryade, malheureusement, Forfantus venait de sortir de son fourreau une lame immense, grande comme plus de deux hommes et se rapprochait.
L’asrai avait perdu ses deux épées dans sa chute, groggy, il sortit donc son arc et prépara une flèche.
Forfantus se rapprochait dangereusement.
Altae visa du mieux qu’il pouvait la face bouffie de l’ogre ; la position couché étant très inconfortable pour le tir à l’arc.
Le tyran avait fait passer la lame au dessus de sa tête.
L’elfe tira.
Le temps d’un soupir et la flèche magique vint se planter toute seule dans un œil de l’ogre.
La créature tituba mais maintint fermement sa prise.
Un deuxième projectile se ficha dans l’autre œil.
Le chef de guerre poussa un dernier cri avant de s’effondrer pour toujours.
La rumeur de la mort de celui qui se faisait appeler Forfantus le Gras se répandit comme une traînée de poudre. De l’angoisse et de la peur se fit bientôt sentir chez les ogres survivants.
Altae s’écria alors :
« -Ecoutez moi bande d’aberration de la nature, votre chef est mort, moi et mes hommes en ferons autant avec chacun d’entre vous si vous ne quittez pas les lieux dans l’heure »
Dans un autre lieu et dans un autre temps, les ogres lui auraient ri au nez, mais le fait que l’elfe qui parlait ait assassiné un mastodonte de trois mètres, le rendait plus que nécessairement crédible.
Ainsi, dans un brouhaha inimaginable, les mangeurs d’hommes prirent la fuite.
Altae s’en retourna calmement dans la forêt, accompagné de ses frères et soeurs d’arme.
Athel Loren ne courait plus aucun danger, pour le moment en tout cas…

[mode Ivan] Baldur... Il a une porte ce gars-là... Bah oui, c'est Baldur's gate ! Bon OK j'arrête. Et rassure-toi Hémosse, Athel Loren ne coure aucun danger. Pour le moment (comment ça, même pas un petit incendie ) [/mode Ivan]

[mode modo] Bon là Inquisiteur Ivan ça devient lassant ! Arrête de poster pour rien dire ! [/mode modo]

[mode normal] MODE INEXISTANT [/mode normal]

vite, un pompier, il surchauffe, on est en train de le perdre !
Halleluja !
sinon, pour des trucs plus sérieux, qu'est ce que vous pensez de ces deux textes ?
Ivan, je connais déjà ta réponse :
un autre est en préparation active, vous en avez de la chance, c'est pas noël pourtant !
"ho ho ho"

Pas mal, mais j'aime pas le premier.

Une nouvelle rancune à venger... Athel Loren a de la chance de se trouver loin de Kazad Weriti-a-Valdahaz . C'est que ça brûle vite une forêt ^^

ha non, tu vas pas t'y mettre aussi !

la new nouvelle est arrivée...
feignasses s'abstenir, elle fait huits pages...
je dois la mettre en plusieurs fois.

La terre était sèche, le vent soufflait.
Altae, juché sur son rocher, dominait la plaine.
A ses cotés se tenaient debout, calmes, ses compagnons de bataille.
Si l’air ne venait pas caresser le visage de l’elfe, celui-ci aurait pu penser que le temps s’était arrêté.
Comme l’éclaircie avant la tempête était belle.
La respiration d’Altae était posée et régulière, chaque bouffée le remplissant de sérénité.
Mais tous regardaient dans la même direction et si l’on pouvait croire à de la légèreté en les voyant, c’est que leur concentration muette ne se trahissait pas.
Partout à l’horizon, la marque du chaos était présente, leur armée d’impies scandait des hymnes barbares et se préparait à une attaque imminente.
Au milieu de cet étalage se dressait un titan, même les quelques géants du chaos faisaient pâle figure comparés à lui, il sentait la puissance chaotique, même Altae, là ou il était pouvait la percevoir.
C’était un prince démon, Alkanor du nom que lui donnaient les mortels.
Il commandait son armée d’hérétiques d’une main de fer, venant directement des désolations du nord et avait pris comme second le seigneur Héctélios le sombre qui avait fait ses preuves lors de maints combats en tant qu’élu des dieux noirs.
Ce dernier, bien que fort éloigné du seigneur forestier, le voyait, et il le voyait de même.
Ils se jaugeaient.
Les chaotiques était nerveux, le calme les angoissait, seul le bruit des plaques d’armures s’entrechoquant venait rompre le silence, la tension était palpable.
Altae prépara son cor de chasse et le porta à sa bouche, un long bruit rauque s’en suivit, portant dans toute la plaine.
Le bruit de centaines d’arcs qu’on bandait retentit aussitôt.
Plusieurs cornes résonnèrent à leur tour à l’autre bout de l’étendue désertique, mais pour donner un tout autre ordre ; la charge.
Alors, ce fut la débandade, au lieu de se ruer sur les elfes en bloc compact, il se dispersèrent, s’espacèrent, semblant de tactique pour que les tir ennemis soient moins efficaces.
Qu’ils étaient naïfs !
Altae hurla un ordre pour se faire entendre de tous, sa voie couverte par le tintamarre que produisait la ruée sauvage.
Un nombre incalculable de flèches se pointèrent vers le ciel.
L’asrai s’égosilla à nouveau.
Les sifflements des projectiles, réunis en un seul, donnèrent froid dans le dos tandis que les chaotiques commençaient à tomber sous la pluie mortelle.
Cela ne ralentit malheureusement en rien l’avancée des innombrables forcenés.
Les esprits de la forêt s’étaient précipités au combat, et allaient être les premiers à se confronter à l’assaut.

Lazarno arrivait à peine à contenir sa rage, il se pencha sur son cheval et prononça quelques mots d’encouragement à son égard. L’ennemi n’était plus qu’à trente ou quarante mètres.
Son casque doré luisait, le soleil était à présent à son zénith. Il tenait sa lance à bout de bras.
Une meute de chiens mutés se rapprochait dangereusement.
Lazarno beugla une série d’ordres et le groupe de cavaliers sauvages accéléra la cadence.
Le choc n’allait pas se faire attendre.
Le champion s’agrippa d’une main à son coursier, et empala de l’autre la bête qui venait de lui sauter à la gorge. L’animal mi-chien mi-loup eu un dernier jappement avant d’être emporté par son élan et par la mort.
L’elfe indiqua à son cheval de ralentir tout en recevant l’assaut de deux autres monstres.
Un coup de pommeau bien ajusté brisa la nuque du premier, mais le second s’était déjà attaqué au flanc vulnérable de sa monture. Il en fallait plus à son fidèle compagnon pour rendre l’âme, il se retourna et assena une ruade phénoménale à la bête qui l’envoya au tapis.
Lazarno pris le temps de regarder aux alentours, la charge féroce des chaotique n’allait pas tarder à atteindre la ligne des archers, et il entendait le cor de chasse de son maître, donnant les derniers ordres avant le corps à corps décisif.
Tous ses camarades n’avaient pas eu la même chance que lui, le musicien de l’unité servait de repas à un groupe de chiens du chaos.
L’asrai hurla son désespoir mais resta bouche bée en contemplant le spectacle qui s’offrait à lui.
Une nuée de grands oiseaux noirs et rouges étaient apparus dans le ciel à la manière d’un feu d’artifice. Ces « oiseaux » volèrent un moment en cercles au dessus de tout le champ de bataille, puis soudainement, plongèrent en piqué.
Lazarno resta figé lors de la descente des ces entités, comme tout ses compagnons de bataille, il semblait que même les chaotiques s’étaient arrêtés de combattre pour les regarder.
Les monstres volants arrivèrent au sol, la bataille reprit.
L’elfe fut pris de panique quand il se sentit soulevé.
Son cheval se retourna d’un coup et Lazarno tomba au sol.
Il fut pris de panique en voyant son cheval élevé de plus en plus haut par quatre des entités chaotiques ; un pour chaque patte.
Maintenant, il pouvait mieux les distinguer ;
Ils ressemblaient à de petits diablotins sans cornes, leurs visages étaient figés dans un rictus à faire peur.
Leurs petits bras rachitiques étaient terminés par des griffes qui s’agrippaient avec une force contre nature aux sabots et aux pattes de la pauvre bête.
Des démons.
La panique se transforma en terreur lorsque les engeances des dieux sombres tirèrent sur le cheval, le désolidarisant en deux parties sanguinolentes.
Lazarno ferma les yeux en entendant les ricanements des démons qui se rapprochaient et le bruit sourd des restes de son coursier qui tombaient.
Il demanda simplement : « pourquoi »
C’est avec une voie grinçante qui n’avait rien d’humain que le démon lui répondit :
« Parce que tu n’es rien ».

Altae était en prise avec trois guerriers du chaos. La masse grouillante était enfin arrivée au contact des archers et exultait toute entière à l’idée de la boucherie dont elle allait être la protagoniste.
Le seigneur était entouré de ses gardes éternels qui eux aussi combattaient les chaotiques en armure lourde. Altae gratifia la brute la plus proche d’un coup de pied transversal qui la fit reculer de quelques pas.
L’asrai bondit sur le guerrier, pieds en avant et lui enfonça ses deux dagues dans la jointure du cou. Un gargouillis se fit entendre suivis du bruis familier à l’elfe d’un corps qui s’écroule.
Altae se releva et considéra ses deux adversaires restants qui, comme il s’en était douter, n’étaient pas très contents de la pertes de leur frère d’arme ; l’un était armé d’une longue lame qu’il tenait à deux mains, l’autre de deux haches qu’il tenait à bout de bras ; ils ressemblaient à deux taureaux sur le point de charger !
Le chaotique à l’épée se rua sur l’elfe, celui-ci esquiva l’assaut, mais trop tard ; il se trouva éjecter à plusieurs mètres. Sonné, il ne vit pas le chaotique, emporté par son élan, tomber lourdement par terre, il ne vit pas non plus son compère se rapprocher de lui en faisant passer ses haches au dessus de sa tête…
Quand Altae reprit ses esprits, il fut gagné par la panique en voyant un colosse au dessus de lui ; s’apprêtant à donner le coup de grâce.
Il voulut rouler sur lui-même, mais le pied protégé par une solide couche de métal du chaotique lui appuyait fermement sur la poitrine.
Altae pensa sa dernière heure arrivée, et se remémora son domaine, pensant ne plus jamais le revoir, ces clairières, ces ruisseaux, les plus beaux du monde.
Il n’y était pas souvent, au grand désespoir de son frère qui devait alors s’occuper des affaires courantes. Altae passait le plus clair de son temps au cœur de la forêt, c’était la vie de forestier ; il ne se sentait pas à sa juste place au milieu de ses semblables.
Mais il mettait un point d’honneur à être présent lorsque les siens étaient menacés, comme ce jour, ce jour ou il allait mourir.
Oui, il aurait aimé se trouver chez lui une dernière fois.
Le seigneur, regarda son bourreau, on devinait son sourire mauvais derrière son casque ; il comptait profiter de sa position de force encore quelques instants.
Mais au moment ou Altae s’était totalement résigné, la bouche du chaotique se tordit et il tomba à genoux, l’asrai vit apparaître derrière lui Cyann, un garde éternel.
Le nouvel arrivant lui sourit, souleva sa lance à la verticale, et infligea au guerrier des désolations nordiques le sort que lui-même réservait à son ancienne proie.
Cyann aida son maître à se relever et repartit sans un mot dans la masse, lance en avant.
Altae reprit son souffle et ses esprits, le meilleur moyen d’arrêter ce massacre était de frapper l’ennemi en son cœur, Alkanor. Mais il n’était pas assez fort ou pas assez suicidaire pour s’attaquer à un géant de plusieurs tonnes, il allait donc en référer à son larbin, plus faible, mais néanmoins mortel. Il avait du travail !

Loo-sil n’était pas vraiment sur le champ de bataille, la musique était dans sa tête, c’était la musique qui venait de trancher cette gorge, cet accord qui venait de bondir de trois mètres.
Le sang à ses tempes battait la mesure, peut lui importait d’être submergé par un troupeau de bêtes bavantes, le tempo se faisait plus vivace, une tempête de lames s’abattait alors impitoyablement sur les mécréants, sans aucune fausse note.
Il courait tête baissée, sautant, virevoltant, obéissant au rythme frénétique de sa maîtresse.
Sa ritournelle ne lui laissait pas le loisir de penser, une masse informe se dressait devant lui, un géant du chaos. Sur l’ordre de l’incessante musique, il bondit sur la jambe de l’infortuné dont le chant se moquait déjà, entonnant un requiem.
Loo-sil planta ses lames dans la chaire jusqu'à l’os, sauta de nouveau, se rattrapa au collier d’os du monstre, évitant toute tentative de celui-ci de l’attraper avec une facilité qui n’était déjà plus étonnante.
Le danseur fou labourait le torse du géant qui hurlait de rage plus que de douleur.
Il couru sur ses épaules, une seconde plus tard, faisait passer le fil de ses lames le long d’une prodigieuse échine, la musique se faisait grinçante, annonçant la fin toute proche de la créature.
Loo-sil était sur le visage du géant, attendant le bon moment pour frapper, la note se faisait attendre. La bête ne tentait même plus de tuer le danseur de guerre, attendant la mort.
Un do.
Le bras de l’elfe était à l’intérieur de l’orbite démesurée, la musique s’était tue.
Il se laissa tomber, désemparé.
Sans la musique, un danseur de guerre n’était rien.
Un bruit annonça la chute du géant chaotique.
Il ne servirait plus à rien.
Le silence pesait sur lui comme une enclume.
« Il faut me libérer »
Un maraudeur retira sa lame d’une mégère entièrement constituée de branches, qui s’enroulaient autours du métal, en dernier espoir.
Il remarqua un de ces salopards d’elfes, marchant, les bras le long du corps.
Il courut vers lui, se félicitant de l’avoir vu.
Un coup d’épée bien placé fit se détaché le tête de Loo-sil, l’envoyant dans les airs.
Mais, sur le visage de celui-ci resterait figé un sourire.
Un do.

Des goûtes de sueur perlaient sur le visage d’Altae.
La bataille s’éternisait ; il y avait bientôt une heure que le duel avait commencé, il perdait patience.
Un petit groupe s’était rassemblé inconsciemment, autours des deux combattants : une arène mouvante et piaillante.
L’elfe esquiva, frappa.
La plaine, pourtant située en lisière de forêt, restait cachée, Altae désespérait de ne pas voir sa demeure d’où il n’était presque jamais sorti, et qui était à moins d’une lieu de là.
Une gigantesque épée rouge sang se précipita sur sa tête, il se laissa tomber et l’arme vint se planter dans l’aine d’un malchanceux garde sylvain.
Le spectacle qui suivit fut horrible ; il semblait que l’énergie vitale de l’elfe était drainée et remontait le long de la lame écarlate. Le pauvre ne pouvait que crier son agonie tandis que ses forces lui échappaient, allants directement au propriétaire de l’épée, un certain Héctélios le sombre.
Héctélios retira sa lame et laissa choir le cadavre de l’asrai vampirisé. Il retourna aussitôt à la charge, comme si de rien n’était.
Altae courut le long de l’arène improvisée, évitant ainsi l’assaut de la brute, il sauta, rebondit sur le crâne chauve d’un guerrier muté et survola le seigneur du chaos.
Quand il retomba arc à la main, deux flèches étaient fichées dans le casque d’airain du chaotique.
Celui-ci s’arrêta, prit le temps de retirer les projectiles de sa tête et de les broyer consciencieusement des ses mains gantées.
Il s’assura de nouveau une bonne prise sur la poignée de son arme et frappa de toutes ses forces contre la poitrine du seigneurs, avec le plat de la lame ; pour faire durer le plaisir.
Altae fit un vol plané de douze mètre et atterrit dans la terre sèche ; trois côtes au bas mot étaient fêlées.
Autant il maîtrisait son adversaire sur de longes distances, autant était il dominé par lui en combat singulier.
Il se releva péniblement, son dernier espoir était dans la forêt.

La tête de Naeth reposait dans ses mains, son fidèle hiboux à l’épaule.
Elle avait déjà tant vu d’horreurs.
Elle ne pouvait se résoudre à commettre une action aussi insensée.
Athel Loren devait absolument rester dans ses fondations.
Même elle : la grande prophétesse n’aurait pas pu se douter qu’en proposant son aide à ce petit seigneur borné, elle aurait la main ainsi forcée. Elle s’en voulait de ne pas l’avoir deviner plus tôt.
L’oiseau la regarda de ses grands yeux, lui faisant comprendre que ce n’était en rien sa faute.
Elle sourit.
Que serait-elle devenue sans lui depuis toutes ces années ?
La magicienne lui passa les doigts sur les plumes autours du bec, il lui mordilla quelques instants la main pour la taquiner, mais s’envola dès qu’une elfe aux traits aquilins se présenta.
Toute joie disparut alors chez Naeth.
« -les tisseuses de charmes sont prêtes madame, vous pourrez commencer quand il vous plaira ».
Elle ne répondit pas, mais fit signe de partir à l’elfe d’un mouvement de la tête qui retrouva ensuite son ancienne place aux creux de ses mains.
Allait-elle vraiment commettre quelque chose d’aussi dénué de sens ?
En cet instant, elle maudit le seigneur Altae de tout son cœur.
Puis elle se ressaisit et se releva.
Elle s’empara de son bâton et commença à marcher vers l’orée de la forêt.
L’asrai contemplait la beauté toute nue d’Athel Loren, c’était parfait, et cela allait être gravement menacé à cause d’une petite brute qui disait connaître la forêt.
Elle sourit de nouveau, mais de mépris cette fois ; personne ne pouvait vraiment connaître la forêt.
Naeth arriva alors au niveau des derniers arbres d’Athal Loren, majestueux, ils étaient fait pour impressionner, plus efficaces que n’importe quelle muraille.
Elle n’était déjà plus dans la forêt, la terre était sèche, le vent soufflait.
Naeth frémit en voyant ce qui se dressait devant elle et pensa sérieusement à s’en retourner d’où elle venait.
La pierre gardienne était là.
Elle domina sa peur et s’approcha du gigantesque bloc de roche d’où émanait une intense énergie magique.
Plusieurs femmes de son espèce formaient un cercle autour de l’artefact et la regardait progresser difficilement.
Elle luttait contre sa volonté, mais avançait toujours ; quelques pas seulement la séparaient désormais de la pierre.
La sorcière restait digne, mais n’avait que du mépris pour ces femmes, à la solde de celui qui l’obligeait à commettre cette profanation.
Elle se tenait devant la pierre, respirant difficilement, chaque bouffée d’air la faisant un peu plus souffrir ; comme si les remords qu’elle éprouvait déjà pesaient sur sa cage thoracique.
Elle inspira une dernière fois, ce qui lui arracha une grimace et posa ses mains, doigts ouverts sur l’objet se ses craintes.
L’énergie afflua en elle et, en un instant, l’elfe fut transformée, ivre de pouvoir, celui d’Athel Loren tout entiers.
Elle était Athel Loren et voulait s’échapper.
Mais Naeth fût bien vite ramenée à la réalité, les esprits des magiciennes la protégeaient à présent de la volonté carnassière de la forêt.
L’asrai était prise d’une très intense colère, on l’avait privé de la puissance absolue.
Peu à peu, elle reprit ses esprits et réalisa sa chance de ne pas être sombrée dans la folie.
Ses mains étaient toujours sur la pierre, ses soeurs l’accompagnant désormais, elle se remit à l’ouvrage.
Mettre hors d’état une magie si puissante n’était pas chose facile, son esprit devrait contourner constamment la conscience de la pierre, dont la seule mission était d’empêcher la progression de la sylve.
Elle trouva la faille après quelques minutes, sans réfléchir, elle asséna le coup de grâce à la pierre gardienne qui ne broncha pas.
Un bruit sourd se fit en tendre derrière elle.
La forêt était en colère, mais surtout, elle était libre.
De la mousse s’était formée sur toute le surface de la roche et l’herbe poussait.
Naeth enleva ses mains de la pierre et y laissa reposer sa tête.
Qu’avait-elle fait ?

Altae était mort de fatigue.
Le soleil était bas dans le ciel et il combattait toujours.
Héctélios était là et s’amusait follement, prenant un grand plaisir au spectacle de cette souffrance.
L’elfe tenait à peine debout, il tenta de porter un coup au seigneur, mais celui-ci se contenta d’attraper la lame et de le gifler d’un revers de main gantée de fer.
Un filet de sang vola depuis la bouche d’Altae au contacte froid du métal.
Héctélios attrapa le seigneur par le col, le fixa un moment et lui asséna un violent coup de tête que son casque ne fit que rendre plus douloureux.
Le chaotique laissa choir Altae et estima que ce n’était plus un jouet convenable.
Il jeta un regard à son maître, on le repérait facilement au milieu de la piètre résistance elfique.
Bientôt, ce misérable bosquet serait à leur merci.
Héctélios dégaina sa lame vampire et fit courir la pointe sur la gorge de l’elfe.
« Quel dommage, un si beau garçon »
Il sourit à sa propre plaisanterie.
Le seigneur du chaos leva son épée, mais il arrêta son geste en entendant un bruissement étrange qui ne venait pas de la bataille.
Il regarda au loin et vit :
L’herbe poussait à une vitesse vertigineuse, se rapprochant de plus en plus des combats.
On aurait dit une taupe, creusant sa galerie, la terre se soulevant sur son passage.
Héctélios éprouva quelque chose qui ressemblait à de la peur.
La bête se rapprochait dangereusement.
Le chaotique commença à courir, courir pour sauver sa vie, car il savait que la bête n’avait qu’une idée en tête : le meurtre.

Altae se réveilla avec un horrible mal de tête.
En fait, tout son corps le faisait souffrir.
Il ouvrit les yeux.
Il faisait sombre.
Le seigneur elfe se releva au prix de mains effort, au bout, d’une minute, il était sur ses pieds.
Altae entreprit de savoir ou il se trouvait, il ne lui fallut pas longtemps, même dans son état, pour comprendre qu’il était entouré d’arbres.
L’elfe marcha dans cette forêt qu’il ne connaissait pas pendant un moment, il ne constata rien d’anormal.
Comment avait-il put atterrir ici ?
Puis, il lui vint à l’idée de lever les yeux, il comprit alors :
Des restes humains était suspendus dans les arbres, ici un bras sanguinolent, ici un torse sans tête emmêlé dans un buisson de ronces.
On pouvait même apercevoir le cadavre d’Alkanor, recouvert de multiples plaies suppurantes.
Ce qui avait du lui servir de menton était levé, permettant ainsi à un tronc massif de sortir de sa gorge.
Le meurtrier prenait racine sous le prince démon, à la pose de ce dernier, on pouvait de viner que la croissance de l’arbre l’avait surprit.
Apparemment, seul les chaotiques avaient été tués, nul traces du moindre asrai.
Son plan avait magnifiquement marché, mais à quel prix ?
Altae fut sortis de sa contemplation par des cris, des cris de joie, ils venaient d’un peu partout autours de lui.
L’elfe marcha vers l’endroit d’où semblait provenir le plus de bruit, il arriva à une clairière, il fut alors envahit par une immense joie.
Ses frères, ses soeurs, tous fêtaient la fin de cette bataille, le plaisir simple de pouvoir se revoir, de vivre encore.
Il aperçut son frère de sang, le port toujours noble au milieu de ces effusions, il courut vers lui, se moquant de la douleur et l’étreignit longuement, sans un mot.
Il entendit alors une voie, directement dans ses pensé, éclipsant tout le reste.
« Les mécréants, ils vont payer, payer, ils vont souffrir, oui, payer pour tous les affronts qui m’ont été faits, à moi, à Athel Loren, oui, ils vont souffrir, du sang, ils vont payer, je vais recouvrer ma dette, du sang… »
Altae ferma les yeux, la terre n’était plus sèche, mais le vent soufflait.
Il aimait sentir le vent sur son visage.
Il serra plus fort encore son frère.
La forêt était en colère, mais pire encore, elle était libre.

et voila, alors, heureuse ?

"Héctélios éprouva quelque chose qui ressemblait à de la peur.
La bête se rapprochait dangereusement.
Le chaotique commença à courir, courir pour sauver sa vie, car il savait que la bête n’avait qu’une idée en tête : le meurtre."


Impossible ! (il compte comme immunisé à la psychologie, en plus !).
Et puis, ça tient pas debout l'idée qu'il soit soumis à quelqu'un, même un démon (rappelle-toi son fluff)...

j'ai aUssi fait des sacrifices, t'as vu comme y s'est fait buter la goule ??

Ta phrase est pas très française, mais à part ça, oui j'ai vu...

comment ça mon fils, je pas bien parler la france, tu fends le coeur.

encore une toute fraiche pondue, écrite en hommage à un film que j'adore, Mr Brooks :

Kaisir-sun avait été un seigneur fort respecté autrefois.
Autrefois.
Il était alors bon et sociable, tous ses sujets le respectaient, il aimait sa position mais savait profiter de plaisir simple comme une promenade printanière dans la forêt avec sa compagne, celle qui lui avait fait le don de deux beaux enfants.
Ils devaient être grands et robustes maintenant.
Kaisir-sun ne pouvait pas dire si cela lui manquait, à vrai dire, il ne se souvenait presque plus de sa vie d’antan.
Il ne se mêlait plus à ses congénères, ne se baladait plus pour le simple plaisir d’être dans Athel Loren, et cela depuis qu’il avait rejoint son clan.
Il avançait sur un chemin boueux, il pleuvait à verse, l’eau s’infiltrait dans les bottes de l’elfe. Il se protégeait de la pluie au moyen d’une cape de voyage brune dont le capuchon était rabattu sur sa tête. Kaisir-sun s’aidait pour marcher d’un bâton noueux, il n’en avait pas besoin, mais il s’agissait du seul souvenir de sa vie passée, il ne s’en séparait jamais.
Cela faisait longtemps que l’asrai était sortit de la forêt, il allait bientôt arriver.
Le passage de Kaisir-sun laissait des traces profondes dans la boue, son poids était à la mesure de sa carrure impressionnante.
De chaque coté de lui s’étendaient des culture, les semences venaient d’être déposées dans de larges sillons à présent refermés. La récolte s’annonçait bonne.
De la fumée s’élevait au loin.
Le village était en vue.
« Seigneur, roi de la sylve.
Donne moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer.
Le courage de changer celle dont je suis capable.
Et la sagesse de percevoir la différence. ».

Jehann Enguerrand, fils du forgeron était réputé pour son caractère droit et travailleur, du moins, lorsqu’il se trouvait loin d’Anastasie, la fille du tavernier.
Ce soir là, c’était justement dans le seul débit de boisson du village que le jeune homme avait décidé de se trouver.
Le tenancier aimait à raconter que sont établissement servait la meilleur bière de toute cette région de la Bretonnie, Jehann sourit en y repensant, ce n’était guère plus que de l’eau de vaisselle.
Le garçon était occupé à regarder Anastasie qui lui lançait des œillades tout en continuant à servir les clients depuis qu’il était arrivé, lorsque la porte de la taverne s’ouvrit sur un gaillard imposant tout en cape et capuchon.
Sortit de sa contemplation, Jehann considéra le nouvel arrivant avec une attention relative :
Il devait être dans la force de l’age, le peu de son visage visible était taillé à la serpe.
Sans enlever sa cape, l’homme s’approcha du tavernier et commanda une pinte d’eau de vaisselle.
Le jeune homme, toujours accoudé au comptoir estima qu’il ne méritait plus son attention et recommença à lorgner sur la charmante donzelle.
Sa curiosité fut cependant piquée au vif lorsque le mystérieux client à présent servit entreprit d’ôter sa cape.
Elle tomba à ses pieds, ses vêtements étaient étranges, verts et bruns, ils tenaient entre eux par des cordelettes dans lesquelles s’entremêlaient des feuilles.
L’attention de tous les clients était désormais portée sur cet homme.
Une vague de peur parcouru l’assistance quand ses oreilles furent à la vue de tous, elles étaient longes et magnifiquement ourlées.
C’était un elfe.
La créature sylvaine déposa son bâton sur le comptoir et ouvrit sa tunique, laissant apparaître un torse musclé à la peau d’albâtre.
Il fit craquer sa nuque lentement, leva la tête et ouvrit la bouche.
Ses oreille devinrent plus longues, son torse, plus musculeux encore.
Du poil gris commença à pousser sur tout son corps.
Sa mâchoire émit un craquement sonore en s’allongeant, son nez devint un truffe noire.
Ses mains se crispèrent tandis que des griffes poussait au bout de ses doigts, ses côtes s’écartèrent brusquement, les unes après les autres, jehann, horrifié, pouvait entendre le gargouillis des organes internes dont la place était ainsi remaniée.
A présent, l’elfe était plus grand de moitié, il avait une épaisse fourrure et une dentition impressionnante.
Un client hurla : « un loup garou, sauvez vous, fuyez ! ».
La bête ne lui accorda pas un regard, il émit un rugissement rauque et donna un coup de griffes fulgurant au tavernier qui laissa quatre sillons profonds et sanguinolents dans la chair.
L’homme s’effondra.
Anastasie, jusque là abritée sous une table, cria d’effroi et se précipita à l’encontre du monstre gris.
Celui-ci la regarda faire quelques pas avant de lui sauter à la gorge, la jeune fille n’émit pas un bruit.
Jehann ne pouvait que contempler son aimée être déchiquetée vivante, il n’arrivait pas à bouger.
Par sa seul présence sur leur chemin, l’asrai empêchait les autres clients d’accéder à la sortit, tandis qu’il se repaissait de l’intérieur de l’abdomen de feu Anastasie, seul Jehann était assez près de la porte massive.
Le garçon, dont l’instinct de conservation était plus fort que la peur, se traîna à reculons et péniblement dans le coin de la pièce, sans quitter la bête des yeux qui commençait à se désintéresser du corps méconnaissable qui gisant devant elle au milieu d’une marre de sang.
Jehann avait ouvert la porte, il sortit sous la pluie et la referma fébrilement.
Il courut à la forge.

Kaisir-sun réajustait sa tunique, il y avait du mouvement au dehors, les villageois devaient préparer une expédition punitive, armés de fourches et de bâtons.
Ces humains l’étonneraient toujours.
L’elfe se retourna et contempla une dernière fois son œuvre.
Le sol était totalement recouvert d’un liquide poisseux et écarlate.
Il mit sa cape et prit son bâton, une branche de l’arbre qui avait constitué sa demeure.
Les voies se rapprochaient, Kaisir-sun sortit de l’auberge et mit en place son capuchon.
Depuis combien de temps n’avait il pas vu sa compagne ?
Il se souvenait à peine de son visage.
Il ne se rappelait plus de ses enfants.
Sans s’en rendre vraiment compte, il était devenu un paria.
Tel était le destin de ceux qui liaient leurs chemins à celui des changeformes.
L’elfe quitta le village et longea à nouveau les champs.
Il se sentait sale.
« Seigneur, donne moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer… »